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Raphaël Quenard, 34 ans, est devenu en l’espace de quelques années un acteur incontournable du paysage cinématographique français. Avec une énergie brute et un style inclassable, il bouscule les codes traditionnels du jeu d’acteur et incarne une nouvelle forme d’authenticité.

De la chimie à la scène

Né le 16 mai 1991 à Échirolles, en Isère, Raphaël Quenard grandit dans la banlieue grenobloise, entre un père ingénieur et une mère employée dans les assurances. Élève brillant mais turbulent, il obtient un bac S mention très bien avant d’intégrer l’École nationale supérieure de chimie de Paris, dont il sort diplômé en électrochimie en 2014. Il effectue même un stage à l’Imperial College de Londres et travaille quelques mois comme assistant parlementaire.

Mais c’est le théâtre qui l'appelle. Formé par Jean-Laurent Cochet, qui le prend sous son aile, Raphaël Quenard affine son jeu au contact de metteurs en scène exigeants et dans les courts métrages d'amateurs. Il fréquente également l’association 1000 Visages, fondée par la réalisatrice césarisée Houda Benyamina, qui œuvre pour l’égalité des chances dans le cinéma en favorisant l'insertion de jeunes des quartiers prioritaires, des banlieues et des zones rurales.

Une ascension fulgurante

Il se fait remarquer dans la série HP diffusée entre 2018 et 2020 sur OCS. Il y incarne Jimmy, un interne en psychiatrie maniaco-dépressif, aux côtés de Tiphaine Daviot (Sheila) et Marie-Sohna Condé (Elizabeth). Jimmy est un rôle à la fois comique et tragique, oscillant entre lucidité et délire. Raphaêl Quenard y déploie un jeu nuancé, mêlant spontanéité, fragilité et humour noir. Il apporte une touche d'imprévisibilité et de tendresse à son personnage. Sa diction singulière et son énergie brute séduisent les spectateurs dès les premiers épisodes.

Dans la troisième et ultime saison de la série Family Business, diffusée sur Netflix en octobre 2021, Raphaël Quenard interprète le personnage de Léonard et affirme son jeu singulier : diction nasale, improvisation verbale, et gestuelle imprévisible. Son interprétation est saluée pour sa fraîcheur et son énergie. Ce rôle lui permet de se faire connaître auprès du grand public et marque une étape importante dans sa carrière, confirmant son talent pour les personnages décalés et imprévisibles.

Dans Les Mauvais Garçons, un court-métrage réalisé par Élie Girard et césarisé en février 2022, il tient le rôle principal et joue un personnage à la fois paumé et attachant avec un regard juste sur l'amitié masculine.

Mais c’est en 2023 que tout bascule : Chien de la casse lui vaut le César de la meilleure révélation masculine, tandis que Yannick de Quentin Dupieux le propulse dans la catégorie meilleur acteur.

Raphaël Quenard dans Cash : l’art de la revanche sociale en mode comédie

C'est sans oublier Cash, une comédie dramatique réalisée par Jérémie Rozan et sortie sur Netflix en juillet 2023. Raphaël Quenard incarne Daniel Sauveur, un manutentionnaire de Chartres prêt à tout pour renverser l’ordre établi. Ce rôle taillé pour lui confirme son talent pour incarner des personnages à la fois marginaux, rusés et profondément humains. Le film a connu un succès immédiat sur Netflix, se hissant dans le top des films les plus vus dès sa sortie. Les critiques saluent la performance de Quenard ainsi que le ton du film, qui mêle humour, tension et critique sociale sans tomber dans le moralisme. Son jeu est marqué par un accent nasal qu’il explique par une cloison déplacée, et une capacité à improviser des répliques improbables qui donnent à ses personnages une profondeur unique.

L’artiste complet

En 2025, Raphaêl Quenard publie Clamser à Tataouine, un roman noir et dérangeant, assumé comme une plongée dans un esprit malade. Il y défend une vision radicale de l’art, affranchie de toute morale. La même année, il présente I Love Peru, un docu-fiction co-réalisé avec Hugo David, dans lequel il incarne un comédien en quête spirituelle au Pérou.

Projets à venir

Il s’apprête à relever un nouveau défi : incarner Johnny Hallyday dans un biopic réalisé par Cédric Jimenez, prévu pour décembre 2027, à l’occasion des dix ans de la disparition du chanteur. Ce projet, porté par Laeticia Hallyday et produit par Hugo Sélignac, s’annonce comme une plongée dans les blessures profondes de l’artiste.